Déplafonnement des rendements

AgroNum™ a été validée par méta-analyses (cf. Makowski et al. 2018). Près de 16 000 modalités ont été compilées. Celles avec des rendements azotés par unité d’N-fertilisant, RUN, les plus conforment aux préconisations d'AgroNum – rRSQ_run, ont été comparées par méta-analyse à celles avec des rendements azotés similaires aux habituelles références environnementales, rASQ_run. Les rendements azotés, RDN (kg-N_grain/ha) et unitaires, RUN (RDN/unité d'N_fertilisant/ha) de 15 834 modalités géoréférencées à travers l’Europe ont été compilées (Figure 15834, en-tête). Environs 2000 ont des rendements comparables aux références durables AgroNum™ (Figure rRSQ), et 2000 des rendements plus proches des références environnementales de recensements agricoles (Figure rASQ). 

Figure rRSQ ; Parcelles avec rendements conformes aux préconisations AgroNum™ (rRSQ) 

Figure rASQ ; Parcelles avec rendements conformes aux moyennes environnementales (rASQ) 

À travers l’Europe, les quelques 2 000 parcelles avec des pratiques culturales donnant des rendements en grain (RDT), en azote (RDN) et par unité d’azote fertilisant (RUN) conformes aux objectifs de RDN durables proposés par AgroNum™ présentent dans l’ensemble (Tableau A); 

• Une augmentation des rendements, RDT, produisant plus de résidus de culture au sol. Cela ne peut que contribuer à une augmentation de la matière organique du sol.
• Une augmentation des rendements azotés, RDN ; Nb. Ces augmentations de RDN ne se font pas au détriment des teneurs en protéines ou des rendements en grains.
• Des rendements unitaires, RUN, plus élevés indiquant une meilleure utilisation de l’N_fertilisant favorable à la conservation de la matière organique et la diminution des reliquats d’N_minéral et d’émissions d’N₂O.
• Une diminution appréciable des besoins unitaires en azote des pratiques culturale, a_AgroNum, à l’inverse donc des susdites augmentations des rendement unitaires, RUN.

Tableau A : Rendements de grandes cultures non-Fabaceae y compris céréales, maïs-grain, colza et tournesol sur parcelles avec rendements conformes ( :: ) à ceux préconisés par AgroNum™, rRSQ, par rapport à celles avec des rendements similaires aux habituelles moyennes pluriannuelles, ou références, environnementales, rASQ. 

Le plus souvent, AgroNum™ permet donc d’augmenter concomitamment RDT, RDN et – surtout, RUN. Au niveau européen, cette augmentation de la productivité agricole est très opportune du fait d’écarts persistants entre rendements réalisables et constatés (yield gaps, Schils et al. 2018, Ma et al. 2016, Senapati et al. 2020). AgroNum™ sied donc bien à l’agriculture durable en favorisant une productivité socio-économiquement recherchée (Brundtland et al. 1987), tout en minimisant la quantité d’azote minéral abandonné à l’environnement.

La durabilité des pratiques culturales selon AgroNum™ est aussi illustrée par les RDN à TUN ≈ 0 proposés par AgroNum™, objectifs de RDN parfaitement comparables aux rendements azotés sans N-fertilisant d’essais de longue-durée (Miao et al. 2011, Kubat et al. 2003, etc.). Ces niveaux de rendements stables à long terme sans N_fertilisant sont tributaires de l’activité azotobactérienne du sol. Trop souvent, les rendements azotés à TUN ≈ 0 proposés en fertilisation raisonnée à titre d’estimations globales de fournitures d’azote par le sol (P0 ; Comifer 2017) sont trop élevées pour être véritablement durables, P0 n'étant souvent que l’arrière-effet de TUN récents bien supérieurs à 0 kg-N_fertilisant/ha.